Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
LES MILLE ET UNE NUITS,

vous avez eu compassion ; c’est elle-même qui a rapporté au sultan votre père ce que vous lui aviez caché. Je vous avois dit qu’elle étoit aussi peu malade que vous et que moi : elle en a fait voir la vérité. En effet, après que les deux femmes auxquelles je Pavois recommandée, lui eurent fait prendre d’une eau souveraine pour toutes sortes de fièvres, dont cependant elle n’avoit pas besoin, elle feignit que cette eau l’avoit guérie, et se fit amener pour prendre congé de moi, afin d’aller incessamment rendre compte du succès de son entreprise. Elle étoit même si pressée, qu’elle seroit partie sans voir mon palais, si en commandant à mes deux femmes de la conduire, je ne lui eusse fait comprendre qu’il valoit la peine d’être vu. Mais poursuivez ; et voyons en quoi le sultan votre père vous a mis dans la nécessité de m’être importun : chose néanmoins qui n’arrivera pas, je vous prie d’en être persuadé. »

« Madame, poursuivit le prince