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CONTES ARABES.

Ahmed, vous avez pu remarquer que jusqu’à présent, satisfait d’être aimé de vous, je ne vous ai demandé aucune autre faveur. Après la possession d’une épouse si aimable, que pourrois-je désirer davantage ? Je n’ignore pas néanmoins quel est votre pouvoir ; mais je m’étois fait un devoir de bien me garder de le mettre à l’épreuve. Considérez donc, je vous en conjure, que ce n’est pas moi, mais le sultan mon père qui vous fait la demande indiscrète, autant qu’il me le paroît, d’un pavillon qui le mette à couvert des injures du temps quand il est en campagne, lui, toute sa cour et toute son armée, et qui tienne dans la main. Encore une fois, ce n’est pas moi, c’est le sultan mon père qui vous demande cette grâce. »

« Prince, reprit la fée en souriant, je suis fâchée que si peu de chose vous ait causé l’embarras et le tourment d’esprit que vous me faites paroître. Je vois bien que deux choses y ont contribué : l’une est la loi que vous vous êtes imposée, de vous con-