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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/31

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CONTES ARABES.

« Ali Cogia, dit-il, que demandez-vous au marchand que voilà ? »

Le feint Ali Cogia, après une profonde révérence, informa le feint cadi du fait de point en point ; et en achevant, il conclut en le suppliant, à ce qu’il lui plût interposer l’autorité de son jugement, pour empêcher qu’il ne fît une perte aussi considérable.

Le feint cadi, après avoir écouté le feint Ali Cogia, se tourna du côté du feint marchand, et lui demanda pourquoi il ne rendoit pas à Ali Cogia la somme qu’il lui demandoit.

Le feint marchand apporta les mêmes raisons que le véritable avoit alléguées devant le cadi de Bagdad ; et il demanda de même à affirmer par serment que ce qu’il disoit étoit la vérité.

« N’allons pas si vite, reprit le feint cadi : avant que nous en venions à votre serment, je suis bien aise de voir le vase d’olives. Ali Cogia, ajouta-t-il, en s’adressant au feint marchand de ce nom, avez-vous apporté le vase ? »