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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/32

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LES MILLE ET UNE NUITS,

Comme il eut répondu qu’il ne l’avoit pas apporté : « Allez le prendre, reprit-il, et apportez-le-moi ? »

Le feint Ali Cogia disparoît pour un moment ; et en revenant, il feint de poser un vase devant le feint cadi, en disant que c’étoit le même vase qu’il avoit mis chez l’accusé, et qu’il avoit retiré de chez lui. Pour ne rien omettre de la formalité, le feint cadi demanda au feint marchand s’il le reconnoisoit aussi pour le même vase ? Et comme le feint marchand eut témoigné par son silence qu’il ne pouvoit le nier, il coinmanda qu’on le découvrit. Le feint Ali Cogia fit semblant d’ôter le couvercle, et le feint cadi en faisant semblant de regarder dans le vase : « Voilà de belles olives, dit-il, que j’en goûte. »

Il fit semblant d’en prendre une et d’en goûter, et il ajouta : « Elles sont excellentes. »

« Mais, continua le feint cadi, il me semble que les olives gardées pendant sept ans ne devroient pas être si bonnes. Qu’on fasse venir des