marchands d’olives, et qu’ils voient ce qui en est. »
Deux enfans lui furent présentés en qualité de marchands d’olives.
« Êtes-vous marchands d’olives, leur demanda le feint cadi ? »
Comme ils eurent répondu que c’étoit leur profession :
« Dites-moi, reprit-il, savez-vous combien de temps des olives accommodées par des gens qui s’y entendent, peuvent se conserver bonnes à manger ? »
« Seigneur, répondirent les feints marchands, quelque peine que l’on prenne pour les garder, elles ne valent plus rien la troisième année : elles n’ont plus ni saveur, ni couleur ; elles ne sont bonnes qu’à jeter. »
« Si cela est, reprit le feint cadi, voyez le vase que voilà, et dites-moi combien il y a de temps qu’on y a mis les olives qui y sont ? »
Les marchands feints firent semblant d’examiner les olives et d’en goûter, et témoignèrent au cadi qu’elles étoient récentes et bonnes.