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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/37

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CONTES ARABES.

répondit qu’elle en avoit trois, et elle les fit venir devant lui.

« Mes enfans, leur demanda le grand visir, qui de vous faisoit le cadi hier au soir que vous jouiez ensemble ? »

Le plus grand, qui étoit l’aîné, répondit que c’étoit lui ; et comme il ignoroit pourquoi il lui faisoit cette demande, il changea de couleur.

« Mon fils, lui dit le grand visir, venez avec moi, le Commandeur des croyans veut vous voir. »

La mère fut dans une grande alarme, quand elle vit que le grand visir vouloit emmener son fils. Elle lui demanda : « Seigneur, est-ce pour enlever mon fils, que le Commandeur des croyans le demande ? »

Le grand visir la rassura, en lui promettant que son fils lui seroit renvoyé en moins d’une heure, et qu’elle apprendroit à son retour le sujet pourquoi il étoit appelé, dont elle seroit contente.

« Si cela est ainsi, Seigneur, reprit la mère, permettez-moi qu’aupara-