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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/38

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LES MILLE ET UNE NUITS,

vant je lui fasse prendre un habit plus propre, et qui le rende plus digne de paroître devant le Commandeur des croyans. » Et elle le lui fit prendre sans perdre de temps.

Le grand visir emmena l’enfant, et il le présenta au calife à l’heure qu’il avoit donnée à Ali Cogia et au marchand pour les entendre.

Le calife qui vit l’enfant un peu interdit, et qui voulut le préparer à ce qu’il attendoit de lui :

« Venez, mon fils, dit-il, approchez. Est-ce vous qui jugiez hier l’affaire d’Ali Cogia, et du marchand qui lui a volé son or ? Je vous ai vu, et je vous ai entendu : je suis bien content de vous. »

L’enfant ne se déconcerta pas : il répondit modestement que c’étoit lui.

« Mon fils, reprit le calife, je veux vous faire voir aujourd’hui le véritable Ali Cogia et le véritable marchand. Venez vous asseoir près de moi. »

Alors le calife prit l’enfant par la main, monta et s’assit sur son trône ;