Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
366
LES MILLE ET UNE NUITS,

infiniment obligée : je connois en cela que votre amitié correspond parfaitement à la mienne. Vous avez mieux aimé, pour ainsi dire, commettre une incivilité envers le sultan, en lui faisant un refus honnête, à ce que vous avez cru, que de préjudicier à l’union fraternelle que nous nous sommes jurée ; et vous avez bien jugé que si vous aviez commencé à le voir, vous seriez obligés insensiblement à m’abandonner pour vous donner tout à lui. Mais croyez-vous qu’il soit aisé de refuser absolument au sultan ce qu’il souhaite avec tant d’empressement comme il le paroît ? Ce que les sultans souhaitent, sont des volontés auxquelles il est dangereux de résister. Ainsi, quand en suivant mon inclination, je vous dissuaderois d’avoir pour lui la complaisance qu’il exige de vous, je ne ferois que vous exposer à son ressentiment et qu’à me rendre malheureuse avec vous. Vous voyez quel est mon sentiment. Avant néanmoins de rien conclure, consultons l’oiseau