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CONTES ARABES.

Les princes confus de l’excès de bonté du sultan, ne répondirent que par une profonde inclination, pour lui marquer le grand respect avec lequel ils le recevoient.

Le sultan, contre son ordinaire, ne chassa pas long-temps ce jour-là. Comme il avoit jugé que les princes n’avoient pas moins d’esprit que de valeur et de bravoure, l’impatience de s’entretenir avec plus de liberté, fit qu’il avança son retour. Il voulut qu’ils fussent à ses côtés dans la marche : honneur qui, sans parler des principaux courtisans qui l’accompagnoient, donna de la jalousie, même au grand visir, qui fut mortifié de les voir marcher avant lui.

Quand le sultan fut entré dans sa capitale, le peuple, dont les rues étoient bordées, n’eut les yeux attachés que sur les deux princes Bahman et Perviz, en cherchant qui ils pouvoient être, s’ils étoient étrangers ou du royaume.

« Quoi qu’il en soit, disoient la plupart, plût à Dieu que le sultan