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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/383

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CONTES ARABES.

ticulier après qu’ils se furent retirés.

« Oiseau, dit-elle, le sultan nous fera l’honneur de venir voir notre maison, et nous devons le régaler ; enseigne-nous comment nous pourrons nous en acquitter, de manière qu’il en soit content. »

« Ma bonne maîtresse, reprit l’oiseau, vous avez d’excellens cuisiniers, qu’ils fassent de leur mieux ; et sur toutes choses qu’ils lui fassent un plat de concombres, avec une farce de perles, que vous ferez servir devant le sultan, préférablement à toute autre mets, dès le premier service. »

« Des concombres avec une farce de perles, se récria la princesse Parizade avec étonnement ! Oiseau, tu n’y penses pas, c’est un ragoût inoui ! Le sultan pourra bien l’admirer comme une grande magnificence, mais il sera à table pour manger, et non pas pour admirer des perles. De plus, quand j’y emploierois tout ce que je puis avoir de perles, elles ne suffiroient pas pour la farce. »