Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
LES MILLE ET UNE NUITS,

lement. Ce fut alors qu’il reconnut la grande faute qu’il avoit commise, de ne pas prendre de l’Indien tous les enseignemens nécessaires pour bien gouverner le cheval avant d’entreprendre de le monter. Il comprit dans le moment la grandeur du péril où il étoit, mais cette connoissance ne lui fit pas perdre le jugement : il se recueillit en lui-même, avec tout le bon sens dont il étoit capable ; et en examinant la tête et le cou du cheval avec attention, il aperçut une autre cheville plus petite et moins apparente que la première, à côté de l’oreille droite du cheval. Il tourna la cheville, et dans le moment il remarqua qu’il descendoit vers la terre, par une ligne semblable à celle par laquelle il avoit monté, mais moins rapidement.

Il y avoit une demi-heure que les ténèbres de la nuit couvroient la terre à l’endroit où le prince Firouz Schah se trouvoit perpendiculairement, quand il tourna la cheville. Mais comme le cheval continua de descendre,