Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
LES MILLE ET UNE NUITS,

contra l’escalier par où on y montoit du palais, dont la porte n’étoit pas fermée, mais entr’ouverte.

Tout autre que le prince Firouz Schah n’eût peut-être pas hasardé de descendre dans la grande obscurité qui régnoit alors dans l’escalier, outre la difficulté qui se présentoit, s’il trouveroit amis ou ennemis : considération qui ne fut pas capable de l’arrêter.

« Je ne viens pas pour faire mal à personne, se dit-il à lui-même ; et apparemment ceux qui me verront les premiers, et qui ne me verront pas les armes à la main, auront l’humanité de m’écouter avant qu’ils attentent à ma vie. »

Il ouvrit la porte davantage sans faire de bruit, et il descendit de même avec grande précaution, pour s’empêcher de faire quelque faux pas, dont le bruit eût pu éveiller quelqu’un. Il réussit ; et dans un entrepôt de l’escalier il trouva la porte ouverte d’une grande salle, où il y avoit de la lumière.