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CONTES ARABES.

Le prince Firouz Schah s’arrêta à la porte ; et en prêtant l’oreille, il n’entendit d’autre bruit que des gens qui dormoient profondément, et qui ronfloient en différentes manières. Il avança un peu dans la salle ; et à la lumière d’une lanterne, il vit que ceux qui dormoient étoient des eunuques noirs, chacun avec le sabre nu près de soi ; et cela lui fît connoître que c’étoit la garde de l’appartement d’une reine ou d’une princesse, et il se trouva que c’étoit celui d’une princesse.

La chambre où couchoit la princesse suivoit après cette salle, et la porte qui étoit ouverte le faisoit connoître à la grande lumière dont elle étoit éclairée, qui se laissoit voir au travers d’une portière d’une étoffe de soie fort légère.

Le prince Firouz Schah s’avança jusqu’à la portière, le pied en l’air, sans éveiller les eunuques. Il l’ouvrit ; et quand il fut entré, sans s’arrêter à considérer la magnificence de la chambre, qui étoit toute royale,