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LES MILLE ET UNE NUITS,

circonstance qui lui importoit peu dans l’état où il étoit, il ne fit attention qu’à ce qui lui importoit davantage. Il vit plusieurs lits, un seul sur le sofa, et les autres au bas. Des femmes de la princesse étoient couchées dans ceux-ci pour lui tenir compagnie, et l’assister dans ses besoins, et la princesse dans le premier.

À cette distinction, le prince Firouz Schah ne se trompa pas dans le choix qu’il avoit à faire pour s’adresser à la princesse elle-même. Il s’approcha de son lit sans l’éveiller, ni pas une de ses femmes. Quand il fut assez près, il vit une beauté si extraordinaire et si surprenante, qu’il en fut charmé et enflammé d’amour dès la première vue.

« Ciel, s’écria-t-il en lui-même, ma destinée m’a-t-elle amené en ce lieu pour me faire perdre ma liberté que j’ai conservée entière jusqu’à présent ? Ne dois-je pas m’attendre à un esclavage certain, dès qu’elle aura ouvert les yeux, si ces yeux, comme je dois m’y attendre, achèvent de