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CONTES ARABES.

donner le lustre et la perfection à un assemblage d’attraits et de charmes si merveilleux ? Il faut bien m’y résoudre, puisque je ne puis reculer sans me rendre homicide de moi-même, et que la nécesssité l’ordonne ainsi. »

En achevant ces réflexions, par rapport à l’état où il se trouvoit et à la beauté de la princesse, le prince Firouz Schah se mit sur les deux genoux, et en prenant l’extrémité de la manche pendante de la chemise de la princesse, d’où sortoit un bras blanc comme la neige et fait au tour, il la tira fort légèrement.

La princesse ouvrit les yeux ; et dans la surprise où elle fut de voir devant elle un homme bien fait, bien mis, et de bonne mine, elle demeura interdite, sans donner néanmoins aucun signe de frayeur ou d’épouvante.

Le prince profita de ce moment favorable ; il baissa la tête presque jusque sur le tapis de pied, et en la relevant :

« Respectable princesse, dit-il, par