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LES MILLE ET UNE NUITS,

une aventure la plus extraordinaire et la plus merveilleuse qu’on puisse imaginer, vous voyez à vos pieds un prince suppliant, fils du roi de Perse, qui se trouvoit hier au matin près du roi son père, au milieu des réjouissances d’une fête solennelle, et qui se trouve à l’heure qu’il est dans un pays inconnu, où il est en danger de périr si vous n’avez la bonté et la générosité de l’assister de votre secours et de votre protection. Je l’implore cette protection, adorable princesse, avec la confiance que vous ne me la refuserez pas. J’ose me le persuader avec d’autant plus de fondement, qu’il n’est pas possible que l’inhumanité se rencontre avec tant de beauté, tant de charmes et tant de majesté. »

La princesse, à qui le prince Firouz Schah s’étoit adressé si heureusement, étoit la princesse de Bengale, fille aînée du roi du royaume de ce nom, qui lui avoit fait bâtir ce palais peu éloigné de la capitale, où elle venoit souvent prendre le diver-