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CONTES ARABES.

tissement de la campagne. Après qu’elle l’eut écouté avec toute la bonté qu’il pouvoit désirer, elle lui répondit avec la même bonté :

« Prince, dit-elle, rassurez-vous, vous n’êtes pas dans un pays barbare : l’hospitalité, l’humanité et la politesse ne règnent pas moins dans le royaume de Bengale que dans le royaume de Perse. Ce n’est pas moi qui vous accorde la protection que vous me demandez ; vous l’avez trouvée tout acquise non-seulement dans mon palais, mais même dans tout le royaume : vous pouvez m’en croire, et vous fier à ma parole. »

Le prince de Perse vouloit remercier la princesse de Bengale de son honnêteté, et de la grâce qu’elle venoit de lui accorder si obligeamment, et il avoit déjà baissé la tête fort bas pour lui en faire son compliment ; mais elle ne lui donna pas le temps de parler :

« Quelque forte envie, ajouta-t-elle, que j’aie d’apprendre de vous par quelle merveille vous avez mis si