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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/77

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CONTES ARABES.

et que j’en fisse l’essai moi-même.

« Pour complaire au roi mon père, je montai le cheval ; et dès que je fus dessus, comme j’avois vu l’Indien mettre la main à une cheville et la tourner, pour se faire enlever avec le cheval, sans prendre d’autre renseignement de lui, je fis la même chose, et dans l’instant je fus enlevé en l’air d’une vitesse beaucoup plus grande, que d’une flèche décochée par l’archer le plus robuste et le plus expérimenté.

» En peu de temps je fus si fort éloigné de la terre, que je ne distinguois plus aucun objet, et il me sembloit que j’approchois si fort de la voûte du ciel, que je craignois d’aller m’y briser la tête. Dans le mouvement rapide dont j’étois emporté, je fus long-temps comme hors de moi-même, et hors d’état de faire attention au danger présent auquel j’étois exposé en plusieurs manières. Je voulus tourner à contre-sens la cheville que j’avois tournée d’abord, mais je n’en expérimentai pas l’effet que je