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LES MILLE ET UNE NUITS,

m’étois attendu. Le cheval continua de m’emporter vers le ciel, et ainsi de m’éloigner de la terre de plus en plus. Je m’aperçus enfin d’une autre cheville : je la tournai ; et le cheval au lieu de s’élever davantage, commença à décliner vers la terre ; et comme je me trouvai bientôt dans les ténèbres de la nuit, et qu’il n’étoit pas possible de gouverner le cheval pour me faire poser dans un lieu où je ne courusse pas de danger, je tins la bride en un même état, et je me remis à la volonté de Dieu sur ce qui pourroit arriver de mon sort.

» Le cheval enfin se posa, je mis pied à terre ; et en examinant le lieu, je me trouvai sur la terrasse de ce palais. Je trouvai la porte de l’escalier qui étoit entr’ouverte, je descendis sans bruit, et une porte ouverte, avec un peu de lumière, se présenta devant moi. J’avançai la tête ; et comme j’eus vu des eunuques endormis, et une grande lumière au travers d’une portière, la nécessité pressante où j’étois, nonobstant le danger iné-