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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/79

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CONTES ARABES.

vitable dont j’étois menacé si les eunuques se fussent éveillés, m’inspira. la hardiesse, pour ne pas dire la témérité, d’avancer légèrement et d’ouvrir la portière.

» Il n’est pas besoin, princesse, ajouta le prince, de vous dire le reste ; vous le savez. Il ne me reste qu’à vous remercier de votre bonté et de votre générosité, et vous supplier de me marquer par quel endroit je puis vous témoigner ma reconnoissauce d’un si grand bienfait, tel que vous en soyez satisfaite. Comme selon le droit des gens, je suis déjà votre esclave, et que je ne puis plus vous offrir ma personne, il ne me reste plus que mon cœur. Que dis-je, princesse, il n’est plus à moi ce cœur, vous me l’avez ravi par vos charmes, et d’une manière que bien loin de vous le redemander, je vous l’abandonne ? Ainsi, permettez-moi de vous déclarer que je ne vous connois pas moins pour maîtresse de mon cœur que de mes volontés. »