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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/88

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LES MILLE ET UNE NUITS,

fournirai. Nous avons ici des négocians de votre nation en grand nombre ; vous pouvez en choisir autant que vous le jugerez à propos pour vous faire une maison qui vous fera honneur. »

Le prince Firouz Schah pénétra l’intention de la princesse de Bengale ; et la marque sensible qu’elle lui donnoit de son amour par cet endroit, augmenta la passion qu’il avoit conçue pour elle ; mais quelque forte qu’elle fût, elle ne lui fit pas oublier son devoir. Il lui répliqua sans hésiter :

« Princesse, dit-il, j’accepterois de bon cœur l’offre obligeante que vous me faites, dont je ne puis assez vous marquer ma reconnoissance, si l’inquiétude où le roi mon père doit être de mon éloignement, ne m’en empêchoit absolument. Je serois indigne des bontés et de la tendresse qu’il a toujours eues pour moi, si je ne retournois au plutôt, et ne me rendois auprès de lui pour les faire cesser. Je le connois ; et pendant