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CONTES ARABES.

que j’ai le bonheur de jouir de l’entretien d’une princesse si aimable, je suis persuadé qu’il est plongé dans des douleurs mortelles, et qu’il a perdu l’espérance de me revoir. J’espère que vous me ferez la justice de comprendre que je ne puis sans ingratitude, et même sans crime, me dispenser d’aller lui rendre la vie, dont un retour différé trop long-temps, pourroit lui causer la perte.

» Après cela, princesse, continua le prince de Perse, si vous me jugiez digne d’aspirer au bonheur de devenir votre époux, comme le roi mon père m’a toujours témoigné qu’il ne vouloit pas me contraindre dans le choix d’une épouse, je n’aurois pas de peine à obtenir de lui de revenir, non pas en inconnu, mais en prince, demander de sa part au roi de Bengale de contracter alliance avec lui par notre mariage. Je suis persuadé qu’il s’y portera de lui-même dès que je l’aurai informé de la générosité avec laquelle vous m’avez accueilli dans ma disgrâce. »