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CONTES ARABES.

prières la grâce que je vous demande, de vous donner le temps de vous reconnoître ; et puisque mon bonheur a voulu que vous soyez arrivé dans le royaume de Bengale plutôt qu’au milieu d’un désert, ou que sur le sommet d’une montagne si escarpée, qu’il vous eût été impossible d’en descendre, je vous engage à y faire un séjour suffisant pour en porter des nouvelles un peu détaillées à la cour de Perse. »

Ce discours de la princesse de Bengale avoit pour but, que le prince Firouz, en faisant avec elle un séjour de quelque durée, devînt insensiblement plus passionné pour ses charmes, dans l’espérance que par ce moyen, l’ardent désir qu’elle apercevoit en lui de retourner en Perse, se ralentiroit, et qu’alors il pourroit se déterminer à paroître en public et à se faire voir au roi de Bengale. Le prince de Perse ne put honnêtement lui refuser la grâce qu’elle lui demandoit, après la réception et l’accueil favorable qu’il en avoit reçu. Il eut la complaisance