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LES MILLE ET UNE NUITS,

marié ma sœur, et qui a pu l’épouser sans mon consentement ? » « Ne te fâche pas, mon enfant ; sans lui nous étions perdues. » « Quel est l’état de mon beau-frère ? » « Voleur. » (Alaeddin, à ce mot, pensa étouffer de colère et d’indignation.) « Quel est donc ce voleur qui ose devenir mon beau-frère ? Par le tombeau de mes pères, il faut que je lui coupe la tête. » « Laisse là ce bandit ; il a fait bien autre chose à d’autres qu’à toi, et il ne lui est rien arrivé : tout ce que tu vois a été pour lui l’ouvrage d’un jour. »

La mère d’Alaeddin lui raconta ensuite l’aventure du cadi, celle du lieutenant de police, et la punition de ce dernier, et elle lui montra par terre les traces du sang que la violence des coups avoit fait couler. Elle finit en disant : « Je me suis plaint devant lui de l’injustice du calife et de ton arrestation : aussitôt il a promis d’aller trouver le calife, de te faire mettre en liberté, te faire revêtir d’une robe d’honneur, te faire ren-