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LES MILLE ET UNE NUITS,

choses ; il s’attacha tellement au jeune homme, qu’il le chérissoit autant que s’il eût su qu’il étoit son fils : il le consultoit en tout, et ne pouvoit souffrir qu’il s’éloignât de lui.

Les visirs mécontens de la diminution de leur autorité, et jaloux de l’attachement du roi pour ce nouveau favori, avoient conçu contre lui une violente jalousie et cherchoient tous les moyens de lui faire perdre les bonnes grâces du roi. Leurs ruses furent inutiles pendant plusieurs années : enfin le moment marqué par le destin arriva.

Le jeune intendant s’étant un jour trouvé avec d’autres jeunes gens, but plus qu’à son ordinaire, et s’enivra. N’ayant pu dans cet état retrouver son appartement, il erra dans le palais, et fut poussé par sa malheureuse destinée, dans l’appartement des femmes. Une salle magnifique se présente à lui : c’étoit celle où le roi avoit coutume de coucher avec son épouse.

Le jeune homme peu frappé de la