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LES MILLE ET UNE NUITS,

Ils virent le marchand qui pleuroit, et lui demandèrent quel étoit le sujet de ses larmes ? Le marchand leur ayant conté son histoire, ils le reconnurent, furent touchés de son sort, et lui dirent d’attendre un peu ; qu’ils alloient plonger, et qu’ils partageroient avec lui ce qu’ils rapporteroient. Ils plongèrent en effet, et avec tant de bonheur, qu’ils remontèrent avec dix nacres dont chacune contenoit deux grosses perles.

» Les plongeurs, étonnés et transportés de joie, dirent au marchand que pour cette fois son bonheur étoit revenu, et son mauvais sort dissipé. Ils lui donnèrent dix perles, lui conseillèrent d’en vendre deux pour former un capital qu’il feroit valoir, et de garder le reste pour s’en servir au besoin. Le marchand, au comble de la joie, prit les perles, en mit deux dans sa bouche, et cousut les autres dans sa veste.

» Tandis que le marchand cousoit les huit perles dans sa veste, il fut aperçu par un voleur, qui alla aussi-