réclames, flatter les vices et les passions de la multitude, voilà le meilleur appoint pour une réussite rapide. Ne cherchez pas ailleurs le ptus souvent les raisons d’un succès immédiat. Le sentiment esthétique ne s’acquiert que par une initiation lente et personnelle et rien n’est plus rare qu’une œuvre de génie triomphant dès son apparition.
Que d’entraves eurent à subir de la part de critiques ignorants et présomptueux les drames musicaux de Richard Wagner ! Que d’injures distribuées par une presse jalouse à Eugène Delacroix !
Les années passent ; l’oubli se fait sur les rivalités iniques, et, quand l’heure est enfin venue, la gloire ressuscite les noms que trop longtemps voilèrent les linceuls de la pénombre.
Malgré les railleries des Bathylles qui s’obstinent à nier la lumière, une noble revanche sacre la mémoire de ceux qui, sans défaillir, surent combattre pour l’Idée.
Or, la croisade contre le mauvais goût s’impose aujourd’hui plus que jamais. La génération nouvelle a pour mission de terrasser l’hydre de mensonge et d’élever un impérissable monument à ceux qui, loin de la mode et des ambitions personnelles, loin des Bathylles et autres arrivistes, dédièrent leur existence à la seule Beauté.
