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Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/164

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un peu de discussion.

peu à la défense d’une position personnelle, mais qui n’altère jamais la franchise d’une âme naturellement droite et honnête. Ah ! qu’il est difficile de lutter contre un pareil adversaire ! D’autant plus que, même lorsqu’il a tort, il a toujours partiellement raison !

Il m’a semblé que ses objections pouvaient être distinguées, pour la clarté de la réplique, en deux catégories :

1° L’expert ne peut attribuer à une personnalité plus de signes d’intelligence qu’il n’en trouve dans l’écriture de cette personnalité.

M. Crépieux-Jamin n’a pas fait allusion à cet ordre d’idées dans la note ci-dessus ; mais il y insiste avec force dans ses lettres. Exemple : à propos de l’écriture de D., un savant tout à fait distingué, que je cote 44, et qu’il a coté 39, il m’écrit : « Je ne discute pas votre cote, je dis seulement que l’écriture ne vaut pas plus sur ce document-là. » Et pour Lacaze-Duthiers, même résistance : « Lacaze-Duthiers, coté 31, ne vaut pas plus de 34 sur le mauvais document que vous nous fournissez, rempli de discordances indignes d’un homme supérieur. » Même refus de s’entendre pour les écritures de quelques gens que je connais bien, et que j’ai cotés un peu au-dessous de la moyenne. « Pour 23 bis, votre cote de 34 est trop sévère ; la mienne, de 40, est peut-être légèrement trop forte, mais 38 est un minimum. 28 ter vaut également 38 (j’ai mis 40) et votre cote de 33 est trop faible. Pour ces trois écritures, tout en convenant que mes cotes sont trop élevées, je crois que votre erreur d’appréciation est supérieure à la mienne. »

Ces affirmations catégoriques m’ont bien étonné. Je ne suis pas très sûr de comprendre la pensée de M. Crépieux-Jamin. Il me semble que dans ce débat, il ne prend pas l’attitude d’un chercheur qui accepte le contrôle. Il refuse de reconnaître son erreur sur Lacaze-Duthiers, en nous disant, ou à peu près : « Son écriture ne vaut pas davantage ! » Et il est tellement assuré de la valeur de son diagnostic qu’il m’affirme sérieusement, pour des amis que je connais bien, que mes cotes sont moins exactes que les siennes. Est-ce là une habitude prise par les graphologues ? Un pli professionnel ? J’imagine qu’un tel air d’autorité doit influencer fortement les esprits hésitants qui viennent demander des portraits