Aller au contenu

Page:Les Révélations de l’écriture d’après un contrôle scientifique.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
162
l’intelligence dans l’écriture.

tâtonnements, et comme on dit vulgairement, « c’est pour voir ». J’avais cependant préparé l’épreuve avec un certain soin. Sur un grand carton, j’avais fixé à la colle 14 documents écrits ; ces documents étaient des lettres que diverses personnes m’avaient adressées ; les unes avaient été écrites par des personnes d’intelligence moyenne, les autres par des personnes d’intelligence supérieure. Dans une petite instruction que j’avais placée à côté du grand carton, et qu’on devait lire avant toute chose, je demandais qu’on fît la répartition de toutes ces 14 écritures en deux groupes d’intelligence, moyenne et supérieure ; on était prié de ne pas se préoccuper du contenu des lettres et de se guider simplement par les caractères de l’écriture. Tous ces documents furent placés sur la table du bureau, à la disposition de nos collègues, et deux personnes pouvaient simultanément étudier les écritures. Ce petit arrangement matériel fut trouvé satisfaisant. Pendant la séance, plusieurs des assistants se succédèrent devant les écritures ; ils y mettaient l’apparence d’un grand soin, chacun restait là de 5 à 10 minutes.

Personne ne peut se défendre d’idées préconçues, même ceux qui ont le plus grand respect pour l’expérience. Je me rappelais qu’un an auparavant j’avais fait, pendant une séance de la Société, une tentative analogue pour le sexe de l’écriture. Les assistants l’avaient, en général, reconnu exactement ; et je ne m’en étais pas étonné. Mais l’intelligence est une affaire autrement subtile et la mesure de l’intelligence est bien plus contestable qu’une détermination de sexe. Il me semblait même paradoxal que des gens, qui constituent certainement une très bonne moyenne d’intelligence, mais parmi lesquels les talents et le génie ne sont point en majorité, fussent capables de reconnaître dans les écritures les signes de ce talent et de ce génie qu’ils ne possèdent pas.

Le premier dépouillement des solutions confirma mon idée préconçue.

J’avais choisi pour le groupe des intelligences supérieures, des représentants sur la valeur desquels aucun doute ne pouvait s’élever. Voici leurs noms : Claude Bernard, Édouard Pailleron, Paul Hervieu, Alexandre Dumas fils, Victorien Sardou, Jules Lemaître, Poincaré. On me permettra d’être plus discret sur les autres, ceux d’intelligence moyenne. Il est