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XLV

L’HÉPIALE DU HOUBLON

Émile. — Quel est ce joli papillon placé dans votre boîte à côté d’une pyrale ? Il a les ailes argentées, bordées de rouge.

Paul. — C’est l’hépiale du houblon.

Émile. — Le houblon, n’est-ce pas la plante qui sert à faire la bière ?

Paul. — La bière, mon petit ami, ne se fait pas avec le houblon ; elle se fait avec de l’orge. On mouille légèrement le grain et on le tient dans un lieu à douce température. L’orge se met à germer, de même que si elle était en terre dans un champ. Pour nourrir la petite plante qui pousse et n’a pas encore de racines, il faut des vivres tout préparés, comme il faut le lait de sa mère au petit chat qui n’a pas encore les griffes nécessaires pour saisir les souris. Il en faut au froment qui lève, à l’avoine, au seigle, à toutes les graines enfin. Ces vivres, où sont-ils, s’il vous plaît ? Vous n’y avez jamais songé. Je vais vous le dire. La graine les porte avec elle. Il y a dans un grain d’orge, dans un grain de froment, une matière blanche qui, réduite en poudre au moulin, s’appelle farine.