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LES SÉRAILS DE LONDRES

elle admit pour le seconder le capitaine B...r, qui étoit un beau gentilhomme, et tout à fait de son goût. Comme le capitaine n’avoit pas d’autres moyens pour se soutenir, lui et une nombreuse famille, que sa paye, la signora lui transferoit souvent les dons que le lord lui faisoit ; et quelquefois sa bourse particulière étoit, dans des temps d’urgence, mise à contribution ; car les huissiers qui connoissoient la liaison du capitaine avec la signora, ne l’épargnoient pas, lorsque son tailleur ou son boucher avoient de la difficulté à obtenir le paiement de leurs mémoires. D’après ces exemples de générosité, Fr...si se trouvoit sans cesse dans le besoin, quoiqu’elle gagna des sommes considérables à chanter dans différents concerts particuliers. Elle fit connoissance avec un certain libraire, pas bien éloigné de Ludgate-Hill, qui fournit avec profusion à ses besoins ; mais elle continua toujours de se trouver dans la gêne, au point qu’elle se vit enfermée pour dettes. Elle passa, dans sa retraite, le temps assez agréablement ; comme Tend...ci se trouvoit pour le même sujet dans cet endroit, ils furent fréquemment visités par tous les artistes de l’Opéra, et ils faisoient de petits concerts dans leurs appartements respectifs.

Elle fit, dans sa prison, la connoissance d’un malheureux auteur, qui, après avoir joué pendant deux ans à cache-cache, fut, conformément au