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LES SÉRAILS DE LONDRES

aussi infâme que sa femme dans cette affaire inique ; que ce fut lui qui, dès qu’elles furent proprement ajustées, alla chercher la voiture pour les conduire auprès du lord. Étant donc prouvé, à la satisfaction des Magistrats, que Madame Butler, autrement dite Smith, tient une maison infâme, les juges ajournèrent à l’audience suivante la cause de la campagnarde Bet.

Cette aventure ne fut pas plutôt annoncée dans les nouveaux papiers publics ; que le lord H..., autrement Fumble, vola, sur les ailes de la colère, chez Madame Pendergast ; arrivé chez elle, il s’emporta, jura, cria, frappa de sa canne jusqu’à ce qu’il ne put plus respirer, avant que cette dame innocente lui eut dit une seule parole ; à la fin, n’en pouvant plus, il se jeta sur un sopha, et il fut alors forcé d’entendre la défense de Madame Pendergast qui tâchoit, mais en vain, de lui parler.

En effet, mon bon et noble lord lui dit-elle, vous me surprenez étrangement. La petite malheureuse ! refuser de payer le droit de courtage ; aller porter plainte à la Chambre de Justice ; exposer la réputation de ma maison ; et, ce qui est pis encore, divulguer vos fantaisies et caprices, que tous les gentilhommes ont, comme vous, le droit de satisfaire, surtout, lorsqu’on les paye d’une manière aussi généreuse que vous le faites. Cette petite sotte, tant que je vivrai, n’entrera jamais dans ma maison. Je lui apprendrai à révéler de pareils secrets, et sur serment encore, devant une poignée de juges insensés qui pensent, comme des machines, qu’aucun homme, pas même un pair du royaume, n’a le droit de jouir d’une femme autre que son épouse ; et cela dans le