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LES SÉRAILS DE LONDRES

Garden, d’autres endroits de marque inférieure. Mme Gould fut la première en vogue après la mère Douglas. Elle jouait la dame de qualité ; elle méprisait les femmes qui juraient ou parlaient indécemment, et elle ne recevait pas celles qui étaient adonnées à la débauche. Ses pratiques consistaient en citoyens riches, qui, sous le prétexte d’aller à la campagne, venaient le samedi soir dans sa maison et y restaient jusqu’au lundi matin ; elle les traitait du mieux qu’il lui était possible ; ses liqueurs étaient excellentes ; ses courtisanes très honnêtes ; ses lits et ses meubles du goût le plus élégant. Elle avait un cher ami dans la personne d’un certain notaire public, d’extraction juive, pour qui elle avait un très grand penchant en raison de ses rares qualités et de ses grandes capacités.

Près de cet endroit était une autre maison de plaisir, tenue par une dame connue sous le nom de Hell-Fisc-Stanhope ; on l’appelait ainsi à cause de la liaison intime qu’elle avait eu avec un gentilhomme à qui on avait donné ce sobriquet parce qu’il avait été président du Club de Hell-Fisc. Mme Stanhope passait pour une femme aimable et spirituelle ; elle avait généralement chez elle les plus belles personnes de Covent-Garden, et elle ne recevait que celles qui avaient le ton de la bonne compagnie.