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VI
PRÉFACE

général et de l’histoire oratoire et philosophique ; non-seulement les bords du Gange n’ont vu naître ni de Démosthènes, ni de Thucydides, ni de Cicérons, ni de Tites-Lives, ni de Tacites, mais, même dans les genres qui se sont développés parallèlement de part et d’autre, l’avantage est toujours resté aux occidentaux, et Vâlmîki est aussi loin d’Homère que Kâlidâsa de Virgile. Cependant et sans entrer dans un examen détaillé de la question qui m’entraînerait trop loin, je ne crois pas me tromper en disant que la littérature sanscrite classique est de toutes celles qu’a produites l’Orient la plus digne à tous égards d’être connue de nous. Elle est riche, variée et originale ; elle est l’expression de la vie intellectuelle d’un peuple dont l’origine est la même que celle des nations de l’Europe ; elle embrasse dans son vaste développement une longue suite de siècles ; elle nous révèle toute une forme de la civilisation humaine qui nous serait inconnue sans elle. J’ajoute qu’indépendamment de ces côtés si divers par lesquels les ouvrages sanscrits sont en mesure d’intéresser même ce qu’on est convenu d’appeler le grand public, ils présentent assez d’agrément, et j’oserai dire de beautés, pour flatter le goût des dilettantes, assez de traits caractéristiques et de particu-