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LE RENONCEMENT.

36.

Les jouissances des hommes ont la mobilité de l’éclair qui serpente au sein du nuage ; leur vie n’a pas plus de consistance que l’eau suspendue dans les vapeurs aériennes que disperse le vent ; leurs désirs juvéniles manquent de solidité. Sages, qui Connaissez ces vérités, appliquez votre esprit à méditer sur l’union avec l’âme suprême, qu’il est facile d’accomplir au moyen de la contemplation dont la constance est l’instrument.

37.

La vie a l’instabilité des flots, l’éclat de la jeunesse ne dure que peu de jours, les biens sont aussi fugitifs que la pensée, toutes les jouissances n’ont que le scintillement éphémère de l’éclair dans la saison des pluies et les embrassements d’une bien-aimée qui vous presse sur son sein ne se prolongent pas ; ayez donc la pensée fixée sur Brahma afin de passer sur l’autre rive de cette mer effrayante qu’on appelle la vie.

38.

Dans le sein de notre mère, nous habitons à l’étroit et péniblement une de-