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VIII
PRÉFACE

comporte un tour moderne et occidental à la phraséologie indienne, j’ai le ferme désir de n’omettre aucun trait essentiel et caractéristique des originaux. Je veux rendre tout entière et avec sa couleur propre la pensée de mes auteurs, mais en m’imposant en même temps la loi d’essayer de plaire. En résumé, si j’atteignais à mon idéal, l’indianiste pourrait me consulter avec confiance et le lettré ne serait pas rebuté par un style qui, sous prétexte de littéralité absolue et d’exégèse grammaticale, encourrait à juste titre le reproche d’être incorrect, diffus et obscur. Tel est mon dessein : les critiques qui daigneront s’occuper de mes travaux verront si j’ai réussi dans une certaine mesure à le réaliser en mariant l’agréable à l’utile, bien qu’en pareille matière cet antique problème soit aussi difficile à résoudre que de s’asseoir sur le tranchant d’un glaive, pour me servir d’une comparaison un peu hyperbolique, empruntée au poète que je présente aujourd’hui à mes lecteurs, — Bhartrihari.

Qui était-il ? D’où était-il ? À quelle époque a-t-il fleuri ? sont trois questions auxquelles il est également difficile de satisfaire d’une manière précise dans l’état actuel de nos connaissances sur l’histoire littéraire