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L’AMOUR.

87.

— « Écoute ce chant agréable, vois cette danse, goûte ce mets savoureux, aspire ces parfums, touche ces seins voluptueux. » — Les sens détournés de l’objet suprême et habiles à atteindre leur propre satisfaction, t’égarent çà et là par ce langage et tu es trompé par tous les cinq.

88.

La folie causée par le dieu de l’amour, qui donne lieu à un état étrange par suite du vertige qu’elle introduit dans le corps et qui fait que les yeux errent çà et là et roulent dans leurs orbites, ne se dissipe pas au moyen d’incantations ; ce n’est pas une maladie que les médecins puissent guérir et les différents remèdes qu’on emploie contre elle sont hors d’état de la faire cesser.

89.

Qui pourrait s’éprendre de ces esclaves vénales qui offrent pour un peu d’or leur corps ravissant à un aveugle de naissance, à un homme hideux de figure, à un vieillard aux membres flétris par l’âge, à un rustre, à un individu de basse naissance, à un lépreux ? Ces femmes sont des glaives