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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/129

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du Couvent.

est une sotte ; mais elle aime trop pour réfléchir ; il faut lui pardonner ; d’ailleurs, tout ira bien.

Agnès se promène en chemise dans sa cellule et en cheveux flottans, quand soudain un coup de vent furieux ouvre la porte avec fracas, et ferme la fenêtre. La pensionnaire s’effraie, ferme la croisée et la porte en tremblant, et pour remettre ses sens, s’assied sur le pied de son lit. Cet ouragan lui paraît fort ordinaire ; mais pas à moi, ni à vous, lecteur, qui savons qu’il n’y a jamais de vent et d’orage, quand il n’y a pas le plus petit nuage au ciel ; l’aquilon qui avait fait ce tintamare, et qui était aux ordres du Sylphe, se tait tout-à-coup, et notre invisible galant, à qui il servait probablement de Phaëton ce jour-là, est entré. Vous dire comment, je ne le puis. Est-ce par la cheminée ? est-ce par la serrure ? est-ce par la porte ? est-ce par un carreau ? Je n’en sais rien ; mais il l’a fait si adroitement que ni Agnès, ni moi, ne l’avons vu, de sorte qu’il n’y a rien d’ouvert, ni de dérangé, ni de cassé. Eh bien, y êtes-vous ? Ma foi, convenez que tout est possible