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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/28

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Les veillées

l’habitude d’être ensemble à toute heure lie ces jeunes odalisques et les promène sans cesse de la salutation aux questions, des questions aux confidences réciproques, des confidences aux amitiés, des amitiés aux passions, des passions aux rendez-vous nocturnes, des rendez-vous à leur instruction et de leur instruction aux attouchemens criminels qui rendent les couvens la premiere école peut-être des impures Tribades. Les scènes que je vais offrir au lecteur et qui m’ont été communiquées par l’héroïne elle même, justifieront pleinement ce que je viens d’avancer.

Or, en attendant que la nécessité d’élever chez soi ces créatures dont les premiers pas sont si susceptibles de précautions, dont les premières sensations ont tant d’influence sur le reste de leur vie, en attendant, dis-je, que cette nécessité soit bien démontrée, et qu’on ne mette plus les filles au Couvent et les jeunes gens dans les Collèges, la pauvre Agnès rongeait son frein, soupirait après ses parens, après la Foire St. Germain, les bonbons de la rue des Lombards, les spectacles de Janot,