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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/30

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Les veillées

forcé, faute de tradition authentique, de croire, pour approcher de la vérité, que Laure était une petite bourgeoise, Vanessa une vivandière, Angélique une gourgandine, &c. &c. &c. Je dis donc sans figures de Rhétorique, sans tropes, antithèse, similitude, catachrèse et métaphore, qu’elle était belle comme toi. N’en sois pas jalouse, toutes les blondes et brunes de l’Univers me feraient vainement les yeux doux, ne crains pas que je sois volage, je n’ai plus de cœur, c’est toi, aimable vautour, qui me l’as dévoré, c’est toi qui me l’as volé, nulle autre ne peut s’en emparer, tant que tu me plairas.

Tu gémis avec moi sans doute de voir Agnès, ensevelie dans un triste et fastidieux Couvent, tombeau magnifique d’où l’on voit comme à travers une gaze, les plaisirs et le bonheur que goûte le reste des hommes dans le sein de la liberté et où on se damne de désespoir à chaque seconde du jour ; où la seule consolation que l’on puisse se procurer est de cabaler, de médire et de railler ; où d’un côté l’amour-propre et la vanité des vieilles béguines fait