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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/41

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du Couvent.

consoles, toi que devait connaître le marquis de Saint-Aulaire, lorsqu’il a dit :

Divinité, dont les traits délicats
Font reconnoître l’air de ton aveugle frère ;
Mais qui joins à tous ses appas
Les yeux clairs et sereins de ta céleste mère ;
Tendre amitié, doux asyle des cœurs,
C’est à toi que je sacrifie :
Si l’Amour nous donne la vie,
Toi seule en donnes les douceurs.
Qu’un insensé porte à ce Dieu cruel
Le sacrifice de ses larmes ;
Que d’un cœur déchiré de chagrins et d’alarmes,
Il aille parer son autel ;
S’il en obtient une couronne
Il ignore quel prix elle doit lui coûter.
Ta libéralité nous donne
Les biens que ce tyran nous fait trop acheter.
Quand les appas d’une douce union
Nous engagent sous ton empire,
Ils ne viennent pas nous séduire
Par une courte illusion.
Chez toi la vertu, le mérite,