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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/50

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Les veillées

yeux de colombe, ils sont moins ronds, plus grands et plus fendus ; tu es belle, mais tu n’es pas noire, tu ne t’es pas hâlée, en gardant les vignes et sur-tout la tienne ; tu n’es pas belle comme les tabernacles de Cédar et les pelisses de Salomon, et dussé-je être envoyé paître les moutons et les chevreaux de maître Eustache, le fermier de ton époux, je dirai que si les reines et les concubines ne t’ont pas admirée, au nombre de cent quarante et autres jeunes filles sans nombre, tu n’en es pas moins ma seule colombe, une jolie blonde aux yeux bleus, aux têtons d’albâtre, à la taille plus svelte et plus fine qu’un palmier. Ton nez n’est pas non plus, comme la tour du Mont-Liban, qui regarde vers Damas. Tes têtons n’ont pas la couleur jaune ou verte des raisins, quoique j’aie le plus grand plaisir à les sucer amoureusement, et si c’est boire mon vin avec mon lait, enivrons-nous, allons aux vignes, et donne-moi tes mammelles ».[1]

  1. Il est inutile d’avertir le lecteur que tout ce galimathias est une parodie critique du fameux cantique des cantiques.