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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/51

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du Couvent.

Quel est donc ce galimatias, dit Agnès ? Comment as-tu pu retenir tout cela, puisque moi-même je n’ai pu retenir un seul mot de tout ce que tu viens de dire ? « Oh ! oh ! tu ne sais pas combien une petite fille, dit Louise, est curieuse, combien elle saisit avidement tout ce qui lui paraît extraordinaire, comme un mot la fait réfléchir, comme ensuite sa petite tête travaille, mais laisse moi continuer. « Maman pria l’abbé de lui donner sa langue, et je crois qu’il la lui donna, car elle ne dit plus rien pendant quelques momens. J’avais quitté mon jeu, et marchant sur la pointe du pied, je m’étais collée contre la porte du cabinet et je regardais par le trou de la serrure pour mieux voir et mieux entendre. Il se fit alors un silence qui n’était interrompu que par des soupirs et une respiration plus pressée. Je vis maman couchée sur le sopha, de tout de son long, ne remuant pas plus que si elle eût été morte ou endormie ; l’abbé me la cachait en partie, je ne voyais que sa tête penchée sur le bras de l’abbé qui la serrait