Aller au contenu

Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
Les veillées

beaucoup, et se remuait comme le battant d’une pendule ; sa main entourait la cuisse nue et fort blanche de maman. « Mon ame se liquefie dans un volcan de Voluptés, s’écria à son tour l’abbé, couronnez moi de fleurs, car je languis, je me meurs, je… je… sa voix fut ici si éteinte et si pénible que je ne pus entendre ce qui suivit ce Je… et je gagnai le jardin pour continuer mon jeu. Je me plaçai comme par hazard à la porte du jardin par laquelle devait sortir l’abbé, il était tard, et je savais que c’était son heure ordinaire de partir ; il ne tarda pas à le faire et sitôt que je le vis, j’allai au devant de lui et le priai avec beaucoup de caresses de vouloir bien me dire ce que c’était qu’une Sulamith et un Chaton ; ce que c’était que se liquéfier… mais l’abbé partit comme un éclair, ou plutôt comme un voleur, en faisant une grimace pour toute réponse, de sorte que je ne sçus rien de tout ce que je voulais sçavoir. Le lendemain maman me signifia que j’allais aller au Couvent ; cette nouvelle ne me déplut pas parce que je ne savais pas ce que c’était qu’un