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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/53

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du Couvent.

Couvent. Il suffisait que ce fût une nouveauté, une diversion aux chagrins que me faisait ma bonne, pour que j’en fusse bien aise ; mais je ne puis m’empêcher d’attribuer l’exécution de ce projet à M. l’abbé qui n’aimant pas les curieuses, en a rendu compte à Maman qui n’aimant pas les questions, et voulant n’avoir plus d’espion dans les occupations de son boudoir, a jugé à propos de se débarrasser de moi en me logeant ici. Je m’y plus un instant, mais je m’ennuyai bientôt ; et je mourrais de chagrin, si je n’avais pas trouvé une bonne amie comme toi. Je te vis et je t’aimai tout de suite ; tu me vis et tu m’aimas, nous nous aimâmes toutes deux, et nous nous aimerons toujours, n’est-il pas vrai ? C’est le moyen de se désennuyer. Tiens, il me vient une idée, aussitôt que tout le monde dormira, j’irai te trouver, laisse ta porte entr’ouverte, je m’y rendrai sans bruit et nous coucherons ensemble, mais n’en parle à personne, et tu verras que nous aurons du plaisir ; tu seras ma Sulamith et je serai ton Chaton. La partie fut acceptée. On s’aimait trop pour s’y refuser, on se jura