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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/68

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Les veillées

je t’aime trop, je ne veux pas perdre ma bonne amie. — Allons, je vois que cela ne finiroit pas, je me rends. Et Agnès monte en tremblant dans le lit. Louise ne perd pas une attitude, un mouvement et un regard. Ici, c’est une rose ; ici, c’est de l’ébène ; là, ce sont des lys et des charmes partout. Agnès est aussi-tôt punie que montée sur le lit. — Eh bien, t’ai-je fait du mal, petite sotte ? — Vas, dit Agnès, je te pardonne, te permets tout, et je me livre à toi. — Ah ! ah ! tu y prends goût. Oh nous ferons quelque chose de toi. Allons, c’est bien, je t’en aime mieux. Entre amies et quand nous sommes seules, doit-on avoir des scrupules ? En ai-je, moi ? — Oh ! toi ! tu en sais plus long que moi ; tu es charmante, ma Louise ! et les petits coups sur les fesses de se renouveller et de tomber comme la grêle de part et d’autre. J’en appelle ici aux lecteurs et aux lectrices de tout âge. Qui d’entr’eux ou d’entr’elles osera me jurer qu’il ne lui est pas arrivé de se renfermer dans un grenier, ou dans un coin du jardin bien épais, pour imiter et réitérer bien souvent la scène que présentent