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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/74

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Les veillées

chair et Dame Vénus applaudit à leur demi triomphe. Ma foi, pour n’avoir pas de maîtres, c’est bien travailler ; encore un essai et nos recluses en sauront, je crois, tout autant que mon père et ma mère, quand ils jugèrent à propos d’enrichir l’Univers de mon individu, pour le plaisir du beau sexe et la propagation des connoissances humaines. Trêve de modestie : Morphée et l’Amour ont déployé leurs aîles sur le couple amoureux, l’un répand sur elles des pavots et l’autre des roses. Plaise aux Dieux qu’en s’écrasant, elles ne tachent point les draps ; les duegnes ont des lunettes, et nos mystères de la nuit seraient dévoilés. Laissons les se délasser de leur pénible et charmant exercice sous les auspices du sommeil. On ne peut pas toujours aimer, il faut dormir. On ne peut pas toujours écrire et chanter, il faut se reposer. Or donc, laissons les ronfler, et reposons nous. Prenons une prise de tabac, mouchons nous, toussons, crachons, essuyons nous, faisons halte et nous recommencerons quand elles seront éveillées : je ne les quitte pas, faites comme moi.