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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/81

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du Couvent.

promenade est délicieuse ! quel parfum ces fleurs exhalent ! que ces arbres donnent de fraîcheur ! comme cette eau invite à se baigner, et à se rafraîchir ! le beau miroir ! qu’elle est claire ! Oh si nous avions le tems ! — Y penses-tu, dit Agnès, et Madame St.-Nicolas ? On nous gronderait, nous n’avons pas le tems : nous sommes ici comme des esclaves… — Hélas ! oui, dit Louise en soupirant, et cependant vois ces oiseaux, ils sont libres, ils voltigent de branche en branche, becquetent les fruits de ces arbres, toute la nature est leur domaine ; ils dorment et se baignent où ils veulent, et quand ils le veulent. Tiens, tiens, en voilà deux sur ce saule, qui sont l’un sur l’autre, ils font comme nous avons fait cette nuit. — Tais-toi donc, dit Agnès, quelqu’un peut être auprès de nous, et si l’on entendait ce que tu dis, nous serions perdues : Ah ! malheureux petits oiseaux, si votre plaisir n’est pas plus grand que le nôtre, je vous plains, car, tout grand qu’il est, il ne suffit pas à notre ame. — Tais-toi, sotte, Dieu y a pourvu : va, je suis sûre qu’à leur manière