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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/82

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Les veillées

ils sont tout aussi heureux que maman a pû l’être avec son petit directeur, et si ces oiseaux font cela, pourquoi ne le ferions nous pas ? La belle saison que l’Été ! chere Agnès, mais qu’elle est dangereuse ! je ne sais si c’est elle, ou autre chose qui cause cela, mais je sens bouillonner mon sang ; ne penses tu pas comme moi que malgré tous les plaisirs que nous avons goutés cette nuit, il y a une autre manière de les rendre plus agréables, mais nous ne la savons pas, il faut encore éprouver et la chercher encore : C’est la nature qui nous a suggéré, comme à ces oiseaux, ce que nous avons essayé cette nuit et surement que la première fois elle nous apprendra le reste : En même-tems Louise soulevant doucement les jupons d’Agnès, et collant un baiser de feu sur ses lèvres, mit la main sur le petit vase de son amie, et en chatouilla légèrement les extrémités ; Agnès ne voulut pas être ingrate, et garder tout le plaisir pour elle seule : il y eut un combat de générosité, et les deux rivales travaillèrent avec le zèle le plus ardent et l’accord le plus parfait. Les langues se dardaient