Aller au contenu

Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
PRÉFACE

le peuple, les entouraient de leur estime, en attendant que beaucoup d’entre eux les établissent les derniers gardiens de leur mortelle dépouille.

C’est à reconstituer ce Lyon religieux du temps passé que nous avons consacré nos efforts. Après cent ans, ce n’est déjà plus facile ; les morts vont vite. Avant que tous ces vieux souvenirs, conservés encore par quelques pans de murs, par quelques noms de rues, n’aient entièrement disparu, n’est-il pas bon de les recueillir fidèlement ?

N’est-il pas bon de savoir quelle a été la vie religieuse de nos anciens, et, comme alors les manifestations de la vie religieuse étaient souvent mêlées aux manifestations de la vie municipale, n’est-il pas bon d’apprendre ainsi ce qu’il y a pour nous de plus intéressant dans l’histoire lyonnaise ? N’est-il pas bon de passer en revue tant de faits qu’il importe de connaître, pour ne pas paraître étranger dans sa propre patrie ?

II

Autrefois l’on respectait et l’on aimait les couvents ; aujourd’hui, par tous les moyens, on leur déclare la guerre. Les plus modérés même les considèrent comme des asiles ouverts aux inutiles, et on lève les épaules, et l’on ajoute avec mépris : À quoi bon ?

C’est cependant par les moines, qui ont pris la plume et la pioche, que l’Europe a été défrichée et qu’ainsi a été préparée la civilisation ; c’est par les moines qu’ont été conservés les monuments des littératures antiques ; c’est par les moines qu’ont été assainies les contrées infestées par les fièvres des marais ; c’est par les moines que les esclaves des pays barbaresques ont été délivrés ; c’est par les moines